Le B.A.-ba de l’économie féministe

Cette session visait à mettre en évidence la manière dont l’économie féministe (ÉF) contribue à la fois aux sciences économiques et au féminisme : que signifie l’ÉF ? Comment a-t-elle évolué au fil du temps ? Quels sont les principaux enjeux entourant l’ÉF ? Quelles sont les critiques que formule l’ÉF à l’égard de l’économie dominante ? Quelles ressources l’ÉF offre-t-elle à l’activisme féministe ? Le personnel de l’AWID a préparé un résumé de l’atelier Le B.A.-ba de l’économie féministe, qui s’est tenu dans le cadre des sessions de « boîtes à outils » au Forum de l’AWID 2012.
Intervenantes : Nilufer Cagatay (GEM-IWG-International Working Group on Gender, Macroeconomics and International Economics), Alma Espino (GEM-LAC-Grupo Género y Macroeconomía de América Latina) / (IGTN-International Gender and Trade Network), Lucía Pérez Fragoso (GEM-LAC-Grupo Género y Macroeconomía de América Latina), Corina Rodríguez Enríquez (GEM-LAC-Grupo Género y Macroeconomía de América Latina) / (IAFFE-International Association for Feminist Economics)
Qu’est-ce que l’économie féministe ?
L’économie féministe adopte une approche plus holistique que l’économie traditionnelle, en y intégrant la politique, l’activisme et les politiques publiques pour élaborer des propositions visant à transformer la vie des populations et à promouvoir la justice sociale. Le but ultime consiste à instaurer des moyens de subsistance durables et à favoriser l’égalité des genres à partir d’une perspective économique, mais également sociale et culturelle. L’économie féministe intègre la notion de reproduction de la vie aux discours conventionnels et affirme qu’elle exerce un rôle fonctionnel au sein du système économique. En outre, l’économie féministe met en lumière les liens et les relations de pouvoir.
Quelles sont les critiques et les réactions formulées par l’économie féministe à l’égard de l’économie traditionnelle ?
L’économie féministe condamne les affirmations absolutistes sur l’économie. Par exemple, l’économie traditionnelle ne reconnaît pas le travail lié aux soins à titre de contribution des ménages au système capitaliste d’accumulation et de production. Dans ce système, le travail lié aux soins est invisible et n’est pas valorisé. Or, ce travail est fréquemment pris en charge par les femmes. L’économie traditionnelle doit reconnaître que le travail lié aux soins doit être réalisé de manière responsable par la société, l’État et le marché conjointement.
Pourquoi l’économie féministe est-elle nécessaire ?
Cette vidéo (en anglais seulement) présente la vision de divers acteurs et actrices défendant l’idée selon laquelle la recette de la discipline fiscale que propose l’économie traditionnelle, à savoir que les pays ne doivent pas s’endetter et augmenter leurs dépenses, peut être appliquée à différents pays et contextes. Ils prônent tous que les réductions imposées aux programmes sociaux (la santé, l’éducation et le logement) doivent être « responsables du point de vue fiscal ». Ils présentent ces idées comme si celles-ci étaient neutres du point de vue du genre, alors qu’elles ne le sont pas. Ces mesures ont plus de répercussions sur les rôles traditionnellement attribués aux femmes (comme le travail lié aux soins) que sur ceux attribués aux hommes.
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