‹ Investir› dans les droits des femmes : défis et nouvelles tendances

par Angelika Arutyunova.
En 2005, craignant que l’intérêt des donateurs pour les femmes et les droits des femmes aient atteint un summum aux alentours de la Conférence mondiale sur les femmes de Beijing avant de retomber, les membres du réseau de l’AWID ainsi que leurs allié-e-s se sont demandé « Où est l’argent pour les droits des femmes ? ». Aujourd’hui, sept ans plus tard, on dit de plus en plus qu’investir dans les femmes et l’égalité entre les genres est non seulement de « l’économie intelligente », mais aussi « la chose à faire ». Ce regain d’intérêt d’un éventail d’acteurs, allant des fondations d’entreprises aux médias généralistes et des institutions financières internationales aux grandes organisations internationales de développement, représente un progrès important et s’accompagne de plusieurs défis. Parmi ceux-ci, principalement : comment assurer que les résultats de la tendance consistant à « investir dans les femmes et les filles ». aient un impact réel sur la promotion des droits des femmes à plus long terme ? Comment les féministes résistent-elles-ils à une approche néolibérale qui privilégie la croissance économique et le profit par rapport à tout le reste, tout en multipliant les opportunités pour trouver de nouvelles ressources en vue de soutenir les organisations et les droits des femmes ? À la lumière du thème du Forum de l’AWID « Transformer le pouvoir économique pour avancer les droits des femmes et la justice » et sur fond de crise systémique mondiale, ces questions concernant le pouvoir économique, les canaux de ressources pour le travail de développement et les droits humains, ainsi que la politique de financement sont très pertinentes et d’actualité.
Où est l’argent pour les droits des femmes ?
L’initiative de l’AWID « Où est l’argent pour les droits des femmes ? » (WITM) cherche depuis longtemps à découvrir la politique inhérente au financement, en examinant d’où vient l’argent, comment il est distribué, qui peut y accéder, les restrictions et les conditions requises et la façon dont les tendances des flux de financement influencent le travail pour les droits des femmes. En adoptant cette approche, l’AWID reconnaît l’urgence de dépasser les notions techniques de financement et de « collecte de fonds » pour adopter une perspective de « mobilisation de ressources » en guise de point essentiel à l’ordre du jour des organisations de femmes, mettant l’accent sur les multiples ressources nécessaires pour la transformation sociale, notamment de ressources financières. Depuis 2005, l’AWID travaille en étroite collaboration avec des allié-e-s de différents secteurs de financement et des mouvements pour les droits des femmes, en vue d’augmenter le montant des ressources consacrées au travail pour l’égalité entre les genres et les droits des femmes, ainsi que pour aider à passer de l’insuffisance du financement et de la concurrence à une situation d’abondance et « d’expansion de l’ensemble des ressources pour toutes les organisations » et à la construction de mouvement.
L’étude WITM, y compris les résultats préliminaires d’une enquête mondiale de 2011 menée auprès de 1.119 organisations de femmes(1), montre qu’une majorité d’organisations de femmes fonctionnent avec très peu de fonds. Quelque 69 % des personnes interrogées dans l’enquête de 2011 avaient un budget annuel de moins de 50.000 USD. Les revenus des 740 organisations qui ont donné des chiffres détaillés pour 2010 totalisaient 104 millions USD à peine, une fraction du revenu annuel de beaucoup de grandes organisations internationales de développement. Autre constatation importante de l’étude de 2011, c’est l’importance croissante des donateurs individuels, ainsi que des cotisations et des activités génératrices de revenus en guise de principale source de financement pour les organisations de femmes (chacun de ces facteurs étant mentionné par plus d’un tiers des organisations de l’échantillon). Cela donne à penser que beaucoup de donateurs qui n’ont pas une longue tradition de financement de groupes de femmes pourraient réduire leur soutien, poussant ces groupes à chercher d’autres sources.
Dans ce contexte, le regain d’intérêt pour investir dans les femmes et les filles, de même que les interconnexions croissantes entre les modèles de gestion du secteur privé, les finances de développement et la philanthropie revêtent une grande importance et méritent une analyse soigneuse afin que les mouvements et les organisations de défenseur-e-s des droits des femmes puissent élaborer des stratégies éclairées en vue de trouver des ressources pour leur travail.
Les droits des femmes et le secteur des entreprises
Il est difficile de ne pas être d’accord avec les paroles de Michelle Bachelet, sous-secrétaire générale et directrice exécutive d’ONU femmes : « C’est maintenant plus que jamais, que le monde a besoin de libérer le talent des femmes et leur énergie si nous voulons rendre nos économies et sociétés plus fortes. Des compagnies telles Coca-Cola réalisent que l’investissement dans les femmes est un ingrédient crucial dans la formule pour le succès »(2). Le fait qu’elle ait prononcé ces paroles à l’occasion du lancement d’un « partenariat mondial » entre ONU femmes et la compagnie Coca-Cola, souvent cible d’activisme de la société civile pour violations des droits du travail et autres droits humains, illustre les complexités actuelles.
Les arguments pour investir dans les femmes et les filles sont de nature économique et étayés par des documents tels que le plan d’action L’égalité des sexes, un atout économique de la Banque mondiale publié en 2007 et, plus récemment, son Rapport sur le développement dans le monde 2012 Égalité des genres et développement. Les Fondations Nike et NoVo se sont associées pour lancer « l’effet fille », (The Girl Effect), pour aider les adolescentes du monde entier, sur la base d’une étude sur la façon dont les investissements dans les filles se traduisent par la croissance économique et le bien-être pour la communauté. Le partenariat a fait don de 100 millions USD au total en 2011(3). Par des initiatives de responsabilité sociale des entreprises et d’autres efforts « philanthrocapitalistes », les entreprises s’inscrivent de plus en plus dans cette tendance ces dernières années, notamment avec l’initiative 10,000 Women de Goldman Sachs, qui a fait don de 100 millions USD, pour permettre aux femmes des marchés en développement et émergents d’accéder à une formation sur les entreprises et la gestion(4). D’autres exemples de la fréquence accrue de l’investissement dans les femmes et les filles abondent, notamment des articles de couverture ou spéciaux dans The Economist, The Guardian, BBC et Newsweek, évoquant les rôles essentiels joués par les femmes dans les économies du monde entier.
Il est gratifiant de voir que les mouvements de femmes ne sont pas les seuls à plaider pour l’importance des femmes et des filles dans les ordres du jour du développement, et ce doit être considéré comme un progrès important. Ces initiatives représentent des possibilités sérieuses pour avancer les droits des femmes, à condition que les besoins réels des femmes et leurs intérêts éclairent le choix des stratégies et des interventions, que les pratiques des entreprises correspondent à l’intérêt philanthropique pour les droits et le bien-être des femmes et des filles et que ces campagnes ne soient pas que de simples objectifs de marketing.
Une bonne dose de scepticisme concernant ces initiatives résulte probablement de la longue période au cours de laquelle le modèle du secteur privé s’est infiltré de façon inquiétante dans la pratique du développement. Ainsi, l’étude de l’AWID et celles de nombreuses organisations partenaires soulignent les défis de l’influence des cadres logiques des entreprises sur les systèmes de suivi et d’évaluation du développement, même si ces cadres sont mal adaptés pour détecter la confusion du changement social. Ces cadres perpétuent la notion selon laquelle ce qui importe, c’est ce qui peut être mesuré. De même, l’accent sur l’efficacité (et non sur l’effectivité ou les résultats du développement) et le retour sur investissement s’est infiltré dans une grande partie de la pensée des donateurs et du développement, sur la base de suppositions concernant l’adaptabilité et la supériorité des modèles à but lucratif pour « méliorer » le secteur sans but lucratif. Prenons par exemple les affirmations de philanthropes d’entreprise comme Pierre Omidyar, fondateur d’eBay, et d’autres concernant les avantages d’une « restructuration » des secteurs du changement social et du développement à la façon d’une entreprise(5). Les modèles de gestion des entreprises sont susceptibles de s’infiltrer davantage dans le travail de changement social et de développement par suite de l’intérêt croissant des secteurs de l’investissement et de la philanthropie d’entreprise.
Investissement d’impact
La logique de l’investissement gagne du terrain dans le monde du développement et du changement social, mais l’idée du « bien social » entre également dans le secteur privé. On le constate dans le domaine de « l’investissement d’impact », l’idée selon laquelle l’investissement peut générer des retours financiers ainsi que des résultats sociaux et environnementaux positifs. Les modèles d’investissement d’impact offrent des portefeuilles d’investissement plus conscients et responsables socialement que les plans d’investissement traditionnels. Dans ce domaine, il est encourageant et réjouissant de voir un solide objectif de genre dans la recherche sur l’investissement d’impact, le plaidoyer et les options d’investissement. Ces efforts sont en train de signaler les femmes et l’égalité des genres à l’attention des investisseurs et des entreprises. Par ailleurs, des questions clés restent sans réponse. Que se passe-t-il dans les cas où le profit et le changement social sont antinomiques ? Comme la plupart des investissements d’impact sont des prêts ou des investissements d’entreprise, il reste à voir comment ils peuvent transformer en profondeur les injustices sociales et réduire la pauvreté de façon plus systémique.
Quelles sont les origines de la tendance d’investissement d’impact et le point de vue plus général des femmes et de la « base de la pyramide », les pauvres du monde entier, en tant que marchés inexploités ? Cela semble une pensée créative de la part des investisseurs en ces temps de crise financière mondiale et reflète la résistance du capitalisme, où l’impératif de croissance justifie de rechercher sans fin de nouveaux marchés et de nouveaux bénéfices. En outre, certaines études de marché idéalisent la capacité des pauvres à innover et à s’adapter aux contraintes, tout en faisant appel aux entrepreneurs locaux qui connaissent les nouveaux contextes de marché pour écarter le gros du risque et débroussailler le terrain.
Certes, nous devons trouver des manières créatives afin de mobiliser des ressources pour l’organisation des femmes. Le secteur privé détient assurément des ressources substantielles qui, si elles sont utilisées pour les droits des femmes, pourraient faire beaucoup de bien. Le secteur des entreprises est très diversifié et il n’y a guère d’intérêt à vilipender, sur-simplifier ou rejeter la collaboration du secteur privé en matière de changement social et pour l’ordre du jour des droits des femmes. Les paragraphes suivants proposent plusieurs pistes de réflexion et stratégies possibles quant à la façon dont les mouvements pour les droits des femmes et autres peuvent aborder l’intérêt croissant des entreprises pour le changement social.
Stratégies pour les fonds pour les droits des femmes
Premièrement, nous devons garder la dimension des droits de l’autonomisation des femmes et l’égalité entre les genres. Il faut élargir les conceptions étriquées de l’autonomisation économique et politique des femmes au-delà de leur utilité pour promouvoir la croissance économique des entrepreneuses, bénéficiaires de microcrédit(6) ou des dirigeantes politiques officielles. La vision de l’autonomisation et du leadership des femmes doit être élargie en fonction des engagements internationaux existants en matière de droit des femmes, pour que l’autonomisation soit un outil pour promouvoir les droits.
Deuxièmement, il faut un changement conceptuel pour passer de l’impact à court terme et de la mentalité de « rendement immédiat », de l’investissement d’impact à un concept reconnaissant la nécessité d’investir dans le changement systémique. Dans le cadre de l’investissement d’impact, les biens et services sont répartis en catégorie « d’impulsion » et « d’attraction ». Les catégories d’impulsion supposent de sensibiliser et persuader les consommateurs d’accéder à un service comme les soins de santé préventifs, alors que les catégories d’attraction regroupent les choses que les consommateurs désirent déjà, comme les téléphones portables. Les stratégies d’investissement tendent donc à prioriser les catégories d’attraction, où les retours sur investissement sont plus rapides et ne nécessitent pas de changements culturels ou de comportement pour convaincre les consommateurs d’accéder à un bien ou un service. Il semble peu probable qu’un tel cadre génère des ressources pour le changement à long terme des droits des femmes, pour lesquels il faut souvent un investissement en profondeur et soutenu dans le changement social et du comportement.
Troisièmement, le cadre d’investissement d’imp-act insiste nettement sur l’idée de « renforcer », ou élargir et adapter les programmes couronnés de succès. Un tel cadre se réjouit de la croissance par n’importe quels moyens et ne remet pas en question le système ou la modularité non durable ou indésirable. Cela pose problème pour deux raisons : la première, c’est que les stratégies de développement réellement durable doivent remettre en question les modèles basés sur des schémas insoutenables de consommation et de production, la privatisation des systèmes publics et l’exploitation de relations sociales et de genre inégales(7). En outre, l’expérience montre qu’en raison de la nature contextuelle spécifique de beaucoup de stratégies couronnées de succès pour réaliser les droits des femmes, leur intensification peut être difficile ou susceptible d’avoir des résultats très différents.
La quatrième piste de réflexion pour s’engager avec les acteurs et les cadres qui composent la tendance de l’investissement dans les femmes, c’est la nécessité d’assurer que les nouveaux acteurs cultivent des relations et des partenariats avec et tirent les leçons des organisations et des mouvements de femmes. Beaucoup de groupes de femmes œuvrent à l’égalité entre les genres et aux droits des femmes depuis des décennies, ils sont disposés à partager ce qu’ils ont appris et à relever de nouveaux défis. Comme c’est souvent le cas, les acteurs novices dans un domaine ont tendance à ‘réinventer la roue’ et à se concentrer sur des solutions « miracles »(8). Le soutien et les investissements du secteur privé doivent compléter et renforcer les initiatives existantes et non les miner par manque de connaissance du travail existant et absence d’une analyse de genre qui pourrait entraîner des charges et des risques accrus pour les femmes. En collaborant avec les défenseur-e-s des droits des femmes et de l’égalité entre les genres, l’investissement d’impact a de meilleures chances de réaliser et soutenir les changements systémiques.
Enfin, comment les acteurs du secteur privé peuvent-ils être responsabilisés dans le contexte de leurs investissements et de leur engagement dans ces initiatives ? Il manque aux partenariats public-privé, une tendance majeure dans le financement du développement, des mécanismes réglementaires et d’imputabilité clairs pour les acteurs du secteur privé. Les initiatives de collaboration entre le secteur privé et les organismes publics, les organisations de femmes ou de développement doivent favoriser plus de respect et d’imputabilité pour les droits du travail, la durabilité environnementale et d’autres questions de droits humains. Que se passe-t-il si, dans ce partenariat mondial entre ONU femmes et Coca-Cola, par exemple, les conditions de l’accord spécifient des attentes claires des pratiques de Coca-Cola ? La reconnaissance en qualité de « partenaire » du travail d’égalité entre les genres et pour les droits des femmes devrait équivaloir à un signe de qualité lié à un fonctionnement faisant progresser les droits.
Quels sont les faits ?
Pour en revenir aux résultats de l’enquête WITM de l’AWID, il convient de noter que seulement 0,2 % des personnes interrogées signalent avoir reçu un financement d’entreprises. Étant donné leur budget relativement petit (une moyenne de 20.000 USD), la plupart de ces groupes entrent à peine en ligne de compte pour les grands investisseurs et sont peu susceptibles actuellement de bénéficier des ressources importantes émanant du secteur privé. Le transfert de ces nouvelles ressources à une grande diversité d’organisations de femmes nécessitera des intermédiaires solides, fiables, disposés à distiller ces ressources vers de petites organisations, chose que beaucoup de fonds et d’organisations de femmes hésitent à faire en raison des réserves énoncées ci-dessus. Il y a pourtant des exemples de collaboration couronnée de succès dont on peut tirer les leçons, notamment le réseau Girls Action Information Network (GAIN), une collaboration soutenue par la Fondation Nike avec le Fonds mondial pour les femmes, American Jewish World Service, EMpower, Firelight Foundation, le Fonds mondial pour les enfants et Mama Cash. GAIN œuvre à soutenir et renforcer la programmation pour les adolescentes, à mieux comprendre les défis et les meilleures pratiques des organisations qui travaillent avec les adolescentes, et à accroître la visibilité des programmes et des droits des filles, afin d’attirer l’attention et les investissements des donateurs(9). Ces types de réseaux et de collaboration novateurs et trans-sectoriels sont destinés à soutenir et promouvoir les droits des femmes, sur la base des points forts et des capacités uniques de différents partenaires.
Conclusion
Il ne semble plus possible de ne pas s’engager avec les entreprises. Les ressources existent déjà, elles façonnent le travail qui se fait et les voies qui s’expriment sur les droits des femmes et l’égalité entre les genres. Les organisations de femmes doivent mettre à profit leur solide expertise pour que l’investissement dans les femmes soit éclairé par leur long passé de travail dans ce domaine et que l’aide soit acheminée vers l’organisation des femmes à tous les niveaux.
Notes
- Il est difficile de parler d’un échantillon « représentatif », étant donné la diversité et la répartition des mouvements et des organisations de femmes. L’enquête s’est efforcée cependant de toucher un public aussi vaste que possible (en cinq langues). Quant au profil des personnes interrogées, il s’agissait essentiellement d’organisations travaillant au niveau national (55 %) et local (52 %), dont un tiers travaille à l’échelon régional (19 %) ou international (12 %). Les personnes interrogées étaient basées en Afrique subsaharienne (37 %), en Amérique latine (15 %), en Asie du Sud et du Sud-Est (11 %), en Europe méridionale et centrale (9 %), dans le Caucase et en Asie centrale (7 %), au Moyen-Orient et Afrique du Nord (7 %). Moins de 5 % des personnes interrogées par région étaient situées en Asie de l’Est, dans le Pacifique, en Amérique du Nord et en Europe occidentale.
- Coca-Cola Company (2011).
- Nike Foundation (2008). Pour tout complément d’information, voir Nike Foundation (2012).
- Goldman Sachs (2012).
- http://www.omidyar.com/approach. Voir également le modèle de gestion du changement social http://www.hbr.org/2011/09/ebays-founder-on-innovating-the-business-model-off-social-change/ar/1. « Au début des années 2000, je m’étais rendu compte de la profondeur de l’impact social d’eBay dans le cadre de son activité. La société comptait environ 100 millions d’utilisateurs et apprenait aux gens qu’ils pouvaient faire confiance à un parfait étranger sur Internet, du moins lui faire suffisamment confiance pour une transaction. Il a créé de nouveaux emplois et donné des moyens de subsistance, un impact considérable. Je me suis demandé : Si j’avais créé une organisation sans but lucratif et fixé un objectif à 10 ans pour construire un réseau de confiance de 100 millions de personnes, avec une subvention de départ de 10.000 USD et sans subventions additionnelles, aurais-je réussi ? Probablement pas. Quoi qu’il en soit, une nouvelle entreprise était parvenue à ce degré d’impact social en moins de temps, avec moins de capital extérieur. »
- Par exemple, l’étude Nirantar des groupes de microcrédit et de réduction de la pauvreté en Inde montre que les programmes de microcrédit, au lieu d’accroître la marge de manœuvre et l’autonomisation des femmes, peuvent renforcer les rôles de genre traditionnels et ne s’attaquent pas aux racines des inégalités existantes. « . . . La nouvelle femme parfaite, qui épargne régulièrement, rembourse fidèlement au service de la famille, tout en supportant une charge de travail plus grande est aussi la femme progressiste, avec tous les symboles de mobilité vers l’extérieur et vers le haut, ainsi que la responsabilité de garder ces symboles intacts » (Nirantar, 2007).
- Voir « Exigences Clés des Organisations des Droits des Femmes et de l’Égalité de Genre au Quatrième Forum de Haut Niveau sur l’Efficacité de l’aide (Busan, Corée, 2011) et au Forum pour la Coopération au Développement (2012) », octobre 2011. Accédé 19 juin 2012.
http://awid.org/fre/Library/Exigences-cles-des-Organisations-des-Droits-des-Femmes-et-de-l-Egalite-de-Genre-au-Quatrieme-Forum-de-haut-niveau-sur-l-Efficacite-de-l-aide-Busan-Coree-2011-et-au-Forum-pour-la-Cooperation-au-Developpement-2012 - Une récente critique d’Ofra Koffman (2012) remet en question « L’effet fille » de Nike et les données du groupe de travail 2010 de l’ONU donnent à penser que les femmes qui « se marient plus tard et reportent le fait d’avoir des enfants, ont des enfants en meilleure santé et gagnent un meilleur revenu qui leur profitera à elle, à leur famille, à leur communauté et à leurs nations ». Koffman, quant à elle, avance que les relations entre le mariage précoce et la fécondité sont beaucoup plus complexes] (Koffman, 2012).
- Voir WorldPulse. Groupe de discussion GAIN. Non publié 8 mai 2012, accédé le 19 juin, http://www.worldpulse.com/node/48357.
Références
Coca-Cola Company (2011) « The Coca-Cola Company and United Nations Women Form Global Partnership to Accelerate Women’s Economic Empowerment », non publié, 22 septembre. web, http://www.thecoca-colacompany.com/dynamic/press_center/2011/09/partnership-to-accelerate-womens-economic-empowerment.html, accédé le 19 juin 2012.
Goldman Sachs (2012) « 10,000 Women », non publié. web, http://www.goldmansachs.com/citizenship/10000women/ 10000-women-immersive/10000-women-brochure.pdf, accédé le 19 juin 2012.
Koffman, Ofra (2012) « Will the « Girl Effect » Really Help to Combat Poverty? » Non publié, 10 février, Poverty Matters, The Guardian, http://www.guardian.co.uk/global-development/poverty-matters/2012/feb/10/will-girl-effect-combat-poverty, accédé le 19 juin.
Nike Foundation (2008) « Adolescent Girls Initiative Launched », non publié, 10 octobre. web, http://nikeinc.com/nike-foundation/news/adolescent-girls-initiative-launched, accédé le 19 juin 2012.
Nike Foundation (2012) « Nike Foundation and Buffets Join to Invest $100 Million in Girls’, non publié, 27 mai. web, http://nikeinc.com/nike-foundation/news/nike-foundation-and-buffetts-join-to-invest-100-million-in-girls, accédé le 19 juin 2012.
Nirantar (2007) « Examining Empowerment, Poverty Alleviation and Education within Self Help Groups (SHGs) – A qualitative study ». web, http://www.nirantar.net/docs/SHG_%20qual_%20eng.pdf, p. 41, accédé le 19 juin 2012.
RESUME les activistes et defenseur-e-s des droits des femmes ne sont pas les seul-e-s a evoquer l’importance d’inclure les femmes et les filles dans les processus de developpement. La tendance d’investir dans les femmes et les filles s’est intensifiee ces dernieres annees, de la banque mondiale aux entreprises. par ailleurs, les resultats de l’enquete 2011 de l’awid ou est l’argent pour les droits des femmes ? Montrent que les entreprises contribuent fort peu au profit des organisations de femmes. Angelika Arutyunova affirme qu’il est essentiel d’inclure les organisations de femmes pour trouver des solutions aux problemes des femmes et des filles, pas seulement en qualite de beneficiaires, mais en tant qu’agents du changement.
MOTS CLES fonds pour les femmes, marge de manœuvre, investissement d’impact, philanthrocapitaliste, entreprises
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